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Dis, t'as pas grossi toi?
26 avril 2011

à la recherche du sang perdu [partie 2]

Suite de l'aventure entre appels téléphoniques incessants et gagatitude des nouveaux parents.
Le petit Biscuit se paie la même bouille que son grand frère, les cheveux en plus. Et nous ne cessons de le contempler, évidemment.

Avec l'après midi s'installera une douleur croissante. J'imagine que les effets de l'anesthésie s'estompent, je bippe, on me perfuse un calmant: "ça va aller mieux Madame Zaurore, quelques minutes et vous aurez moins mal."
Une demi heure plus tard, la douleur devient insoutenable. Je ne crois pourtant pas être du genre chochotte, aussi je patiente un peu, ça devrait passer. Mais non. 'tain c'est ça les tranchées? je savais que j'allais morfler mais à ce point là...

Re-bip.
"C'est votre troisième césarienne, votre corps a plus de mal à récupérer c'est normal, et puis vous savez les tranchées... Je reviendrais dans 4h pour le prochain calmant."
Je vais alors patienter, me raccrochant tant bien que mal à cette idée de tranchées. Mais j'ai tellement mal... parler me devient trop difficile à supporter, aussi lorsque la sage-femme repasse pour vérifier si tout va bien, je ne trouve pas la force de lui répondre, je pleure mais elle ne le voit pas.
Je me souviens m'être alors dit qu'elles allaient me laisser crever là, comme ça.
Et finalement, je n'étais pas trop loin du compte: hémorragie interne.

Une veine saigne doucement dans mon ventre (tu me diras cela aurait pu être pire, ça aurait pu être du haut débit), elle y saignera plusieurs jours, seulement cela, on ne le sait pas encore.

Et à chaque nouvelle sage-femme une nouvelle théorie: tranchées, constipation, séquelles des écarteurs, douilletterie etc... J'ai même l'impression que certaines me regardent comme une toxico sur qui les calmants ne feraient pas effet.

Bref je fini par me taire et serrer les dents.

Le lendemain je me lève, comme il est coutume après la césarienne. Je me sens un peu mieux en position verticale, mais suis incapable de me doucher seule. Me voici donc assistée comme une handicapée, un point de plus à ajouter à mes soupçons de toxicomanie. Je commence à avoir mal au crane, cependant bouger me fait du bien, je me lève autant que possible. Nous sommes à J1.

Il aura fallut qu'à J3 une auxiliaire de puériculture s'inquiète de ma pâleur pour que l'on me fasse une analyse sanguine. On commence également à s'inquiéter de mon incessant mal de tête et mon impossibilité à dormir.
Je verrai alors rappliquer en petit comité sage-femme et médecin, l'air un peu affolé:

"- C'est vrai qu'elle est blanche...
- N'est-ce pas?
- Bon Madame Zaurore, nous avons eu vos résultats, vous êtes sévèrement anémiée.
- OK... je dois prendre du fer c'est ça?
- En fait c'est plus sérieux, votre taux d'hémoglobine est à 5 (au lieu de 12 en temps normal), il est possible que vous ayez perdu beaucoup de sang lors de l'intervention, nous devons vous transfuser."

J'ai un peu de mal à encaisser la nouvelle, m'enfin pas trop le choix, je me change en vampire pendant quelques heures. L'Homme non plus ne sera pas trop rassuré, c'est le genre de situation que l'on aurait préféré s'éviter.

La nuit suivante ressemblera aux précédentes: longue, douloureuse, fatigante.

Ce n'est qu'au petit matin qu'apparaitra une petite nouveauté: mon ventre a pris une jolie couleur violette, couleur qui semble alerter la sage-femme et son élève. Hématome? A voir avec le médecin, seulement comme tous les vendredi matins, celui-ci est au bloc.
On va donc attendre. Encore.

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