Dis... c'est quoi cette bouteille de lait?

Ma Guerrière elle est toute choumignone (normal que je dise cela tu me diras, c'est ma fille, n'empêche, elle est toute choumignone) et son nouveau truc, c'est de faire la grande.

Cela a commencé cet été alors que la demoiselle trouvait particulièrement divertissant de se la jouer à la Kate Moss (désolée si ma référence est obsolète, je ne suis franchement pas à la page question starlettes du mannequinat) en défilant dans le salon parée d'un à plusieurs de mes soutifs. Je te laisse imaginer le tableau. La grande classe.

Plus récemment c'est la présence de son mini-frangin qui l'a interpelée. Ma jeune amazone a donc rangé les armes pour se munir d'un biberon magique (tu sais ceux qui "se vident" quand tu les renverses, t'en as forcément eu un quand tu étais gosse, enfin toi ou ta sœur, parce que t'es peut être un mec en fait, je ne te vois pas bien derrière l'écran) et de sa poupée, son bébé qui s'appelle d'ailleurs "Bébé" (elle fait dans l'efficace et le pratique ma fille). Elle a donc imité mon comportement pendant plusieurs jours, donnant le biberon quand je donnais celui du Petit Biscuit, berçant son petiot, le couchant à côté "du mien". Oui parce que c'est comme cela qu'elle dit ma puce: "et le tient il pleue? Le mien il a bien bu, pouquoi le tient il boit plus?". Notre rapport mère/fille ayant évolué vers un rapport maman/maman, copines de galère en quelques sortes, la miss me demandait conseils et astuces, m'en donnait parfois: "egade bien, quand tu le tombes et qu'il a mal, tu peux le bècer (la Guerrière est créole, elle ne prononce pas les -r-) comme ça tu vois, co-mme-ça ok?" C'était d'ailleurs un truc de fou, je ne pouvais rien faire avec le Petit Biscuit sans avoir la guerrière et son mioche dans les pattes qui jouaient les copies conformes.

Ok ok... J'avoue. J'étais carrément fière et trop contente de ce petit jeu, j'adore quand elle éprouve ainsi le besoin d'être proche de moi, parce que l'air de rien, ce n'est pas si souvent que cela arrive, elle est plutôt la fifille-à-son-papa. Je ne me privais d'ailleurs pas de me vanter à tout-va de ce nouveau lien privilégié qui s'était instauré entre nous. Tiens, pas plus tard qu'avant hier alors que je vérifiais si le Petit Biscuit était installé confortablement dans sa chaise haute:

"il est beau Maman ton bébé, et le mien t'as vu, il est beau hein?
- Oui ma grande, il est booooooo... il te ressemble je trouve, aussi joli que toi. (Hé hé zyeute un peu ça l'Homme, pas calmé là? hein? t'as vu comment qu'elle aime être avec moi? hein? t'as vu?)
- Hi hi oui. Hé maman.......... Comment on les fait les bébés?"

Et là tu vois d'un coup tu te sens terriblement, affreusement seule. T'en es même à regretter le temps où elle n'avait d'yeux que pour son paternel. Non parce que si je m'attendais à recevoir un jour ce genre de question, je m'étais quand même laissée une petite année de marge avant de devoir y répondre.